Il peut être difficile de distinguer une personne introvertie d’une personne ayant un trouble du spectre autistique (TSA) sans déficience intellectuelle, car certaines caractéristiques se chevauchent. Cependant, plusieurs différences clés peuvent être observées.
Interaction sociale : Compréhension versus préférence
Les introvertis se sentent souvent épuisés par des interactions sociales prolongées et préfèrent des moments de solitude pour se ressourcer. Ils sont capables de comprendre et de naviguer dans les codes sociaux, même si ces interactions les fatiguent. En revanche, les personnes avec un trouble du spectre autistique peuvent rencontrer des difficultés à interpréter les normes sociales, les sous-entendus, et le langage non verbal. Par exemple, elles peuvent ne pas comprendre les expressions faciales ou les règles implicites d’une conversation, entraînant des malentendus sociaux ou une anxiété dans des situations imprévisibles.
Motivation et volonté d’interagir
Un introverti limite souvent ses interactions par choix personnel et peut socialiser efficacement quand il le souhaite. À l’inverse, une personne avec un trouble du spectre autistique peut éprouver le désir de participer socialement mais se sentir dépassée par la complexité des interactions. Ce n’est pas une question de volonté, mais une difficulté à traiter les informations sociales.
Intérêts spécifiques : Intense ou modéré
Les personnes autistes développent souvent des intérêts très ciblés et les explorent de manière intense et répétitive. Bien qu’un introverti puisse également avoir des centres d’intérêt profonds, ceux-ci ne sont généralement pas aussi rigides ou omniprésents que chez une personne avec un trouble du spectre autistique.
Sensibilités sensorielles et flexibilité cognitive
Les personnes atteintes de trouble du spectre autistique peuvent présenter des hypersensibilités ou hypersensibilités sensorielles, réagissant de manière excessive ou évitant certains environnements en raison de ces sensibilités. Les introvertis peuvent également avoir des préférences sensorielles, mais elles ne sont généralement pas aussi marquées. De plus, les personnes autistes peuvent avoir des difficultés à s’adapter aux changements et nécessitent souvent une structure et une prévisibilité pour se sentir à l’aise, contrairement aux introvertis qui sont généralement plus flexibles.
Anxiété sociale et compréhension des interactions
Pour bien différencier ces deux profils, il est utile d’observer le niveau d’anxiété sociale et la capacité à comprendre les interactions humaines. Si une personne se retire principalement par fatigue mais comprend les interactions sociales, elle est probablement introvertie. Si elle se retire à cause de la confusion ou d’une surcharge sensorielle, elle pourrait être sur le spectre autistique.
Clarifier les malentendus sur les traits autistiques
Il est courant d’entendre des phrases comme « on est tous un peu autistes » ou « tout le monde a ce genre de problèmes », ce qui peut être frustrant pour les personnes autistes. Voici pourquoi ces comparaisons peuvent être problématiques.
Autisme et neurotypie : Des différences fondamentales
L’autisme est une neurologie distincte, avec des différences significatives dans la façon dont le cerveau fonctionne et traite l’information. Beaucoup de personnes autistes travaillent dur pour paraître neurotypiques, cachant ainsi leurs défis. Par exemple, des difficultés de mémoire, telles que l’oubli répété d’instructions importantes, peuvent être des manifestations d’une neurologie autistique, et non de la simple négligence ou de la paresse.
Les défis invisibles de l’autisme
Les personnes autistes peuvent percevoir et enregistrer de nombreux stimuli simultanément, sans filtre, ce qui entraîne une surcharge sensorielle. Par exemple, un craquement de plancher peut être aussi distrayant qu’une annonce importante. Cette surcharge contribue à une fatigue intense et à des difficultés à se concentrer dans des environnements bruyants ou surstimulants, ce qui n’est pas le cas pour la majorité des personnes neurotypiques.
Autisme et mémoire : Un traitement unique de l’information
Les autistes peuvent avoir une mémoire à long terme impressionnante mais éprouver des difficultés avec les informations à court terme. Cela n’est pas sous leur contrôle et reflète la complexité de leur manière de traiter l’information, comparable à un ordinateur sans logiciel de filtrage automatique.
Anxiété et performance : Un besoin de structure et de compréhension
Les autistes peuvent ressentir une grande anxiété en raison de la pression pour performer et de la difficulté à comprendre les attentes sociales. Cette anxiété est exacerbée par les malentendus fréquents et le besoin constant d’adapter leur comportement pour s’intégrer.
Comparaisons inappropriées : Respecter la réalité de l’autisme
Dire que « tout le monde a un peu de traits autistiques » revient à minimiser les défis uniques auxquels font face les personnes sur le spectre. Cela peut être aussi inadéquat que de comparer un simple rhume à une maladie grave. L’autisme n’est pas une maladie, mais il peut être handicapant en société. Reconnaître et respecter ces différences est essentiel pour mieux soutenir les personnes autistes dans leur quotidien.
Ces distinctions et clarifications aident à mieux comprendre les particularités de chaque profil et les besoins spécifiques des personnes autistes par rapport aux introvertis.